Pourquoi vous devriez regarder le manga Hikaru no Go
Aaah Hikaru no Go… ça fait longtemps que j’ai envie d’écrire à son sujet. C’est grâce à ce manga que j’ai découvert le jeu, sa profondeur, son univers, son style. Voici enfin son article 🙂
Si vous n’avez aucune idée de ce qu’est le go et tombez sur cet article par hasard, ne vous enfuyez pas ! Ce manga pourrait fortement vous intéresser même si vous ne connaissez rien au go. Pour preuve, beaucoup de gens – moi y compris – ont regardé ce manga avant même de savoir jouer à ce jeu.
J’ajouterais même que parmi le public d’Hikaru no Go, je connais probablement presque autant de gens qui n’ont jamais touché à une pierre de go de leur vie, que de joueurs réels. Et je pèse mes mots en disant que je n’ai jamais vu une seule fois quelqu’un revenir déçu de l’expérience. Je n’ai toujours entendu que des éloges pour ce manga.
HnG (pour les intimes) est un manga japonais écrit par Yumi Hotta, et illustré par Takeshi Obata (également dessinateur de Death Note).
Comme beaucoup de manga, Hikaru no Go dispose d’une version anime. Et c’est celle-ci que je vous recommande de regarder. D’une part car se procurer les 23 tomes papier n’est pas forcément une mince affaire, et d’autre part ce serait manquer une superbe bande son ! Aussi, je vous conseille plutôt la version avec les voix originales sous-titrées français (vostfr).
Petit avertissement : pour pouvoir vous présenter ce manga, je vais inévitablement devoir parler un peu de ce qui s’y passe. Néanmoins, pas de panique, aucun divulgâchis n’est à prévoir ! Mon objectif ici est simplement de vous donner envie d’aller le voir si vous ne l’avez pas déjà fait 🙂
De quoi ça parle
Hikaru no Go, littéralement « Le go de Hikaru », suit donc l’histoire… de Hikaru. Ce jeune adolescent découvre un jour un vieux goban dans le grenier de son grand-père. Surprise : il s’avère que cet objet renferme un fantôme, Saï !
Saï était un grand maître de go mille ans auparavant, mais s’est donné la mort après s’être fait accuser de tricherie. Tourmenté, son âme s’est réfugiée dans ce goban retrouvé par Hikaru…
Notre jeune garçon va donc faire la connaissance du fantôme Saï – qu’il est le seul à voir – et par la même occasion du jeu de go. Très peu enclin à s’y intéresser au début, l’histoire de Saï et sa passion pour le go vont entraîner peu à peu Hikaru dans cet univers.
Hikaru va faire la rencontre d’Akira, un jeune prodige du même âge que lui. Ce dernier est le fils de Koyo Toya, le champion en titre japonais. Akira a donc de qui tenir ! Lors de leur première partie, Saï joue contre Akira au travers de Hikaru, en lui dictant les coups à jouer.
Après sa défaite, Akira est dévasté. Lui qui n’avait pas de rival de son âge voit débarquer un jeune inconnu, maladroit et hésitant dans sa façon de jouer, mais qui le bat néanmoins d’une manière dominante.
Mais Akira ne se démoralise pas : son esprit compétitif piqué au vif, il va chercher à découvrir d’où vient cette force que possède Hikaru – qui provient en réalité de Saï.
De l’autre côté, le sérieux et la discipline qu’Akira voue au go vont bouleverser Hikaru : qui est donc ce garçon pas plus vieux que lui, et pourquoi s’intéresse-t-il tant à ce jeu ?
Intrigué, Hikaru va alors s’initier au jeu de go. Très vite, il découvre le fossé gigantesque de niveau qui le sépare d’Akira. Malgré son jeune âge, ce dernier a déjà le niveau d’un adulte professionnel.
Notre jeune adolescent va alors se mettre en quête d’Akira, et essayer de rattraper son niveau de jeu très élevé. Mais la route est très longue, tant Akira est déjà loin dans la maîtrise du go.
Et c’est aussi ça la grande force scénaristique de HnG : c’est au travers d’une sorte de double rivalité à sens unique que va se construire l’histoire. D’un côté Hikaru pourchassant Akira, et de l’autre, Akira cherchant à atteindre Saï.
Un univers bien réel
Une des grandes forces de HnG, c’est son univers très soigné. Le manga est ancré dans la culture du go en Asie. Yukari Umezawa, une joueuse professionnelle japonaise, a supervisé toute l’écriture du manga pour que les parties jouées soient réalistes, et que l’histoire s’inscrive bien dans la culture et les institutions du go asiatique.
Car, contrairement en Occident où le go ne jouit pas encore d’une très grande popularité, les grands pays asiatiques comme la Chine, la Corée et le Japon comptent eux, plusieurs millions de joueurs ! Ces pays possèdent chacun leurs propres institutions dans lesquelles les joueurs évoluent en classement et y jouent des tournois prestigieux.
Les aventures de Hikaru se déroulant principalement au Japon, c’est à la Nihon Ki-in, principale organisation professionnelle dédiée au jeu de go dans ce pays, qu’une partie de l’intrigue se passe. Plus particulièrement, c’est parmi les Inseis, jeunes aspirants au titre de joueur professionnel, que notre adolescent va devoir faire ses preuves.
Si vous jouez au go mais ne connaissez pas la culture de ce jeu en Asie, regarder HnG constitue une très bonne expérience pour la découvrir.
Une histoire étonnamment mature
Dans les différentes catégories de manga, Hikaru no Go se trouve être un Shōnen, une catégorie qui vise principalement les adolescents. Et pour cause, l’histoire suit l’adolescence de Hikaru aux alentours de ses 13 ans jusqu’à l’âge de jeune adulte. Il est donc bien plus facile pour une personne du même âge de s’y identifier.
Mais ne vous arrêtez pas à ça ! Même si votre adolescence est peut-être loin derrière vous, je vous assure que l’univers et l’histoire valent vraiment le coup à voir.
Certes, les dialogues ainsi que les thèmes abordés restent simples. Mais l’histoire de Hikaru est jalonnée de nombreuses rencontres avec des adultes. A l’image des institutions du go dont je parlais juste avant, ces rencontres sont autant de clashs générationnels dans l’œuvre, nous invitant à voir les différentes approches que ces personnes ont pour ce jeu.
Il faut en effet noter qu’avant la sortie de ce manga, la population active de joueurs de go asiatiques vieillissait. Il n’était pas rare de voir principalement une population d’adultes et de retraités dans les clubs de go. D’ailleurs, dès le premier épisode, on remarque assez vite qu’Akira est un des seuls – si ce n’est le seul – jeunes joueurs présents dans le salon de go qu’il fréquente.
Loin d’être une histoire de cour d’école, Hikaru no Go vous plonge dans un monde rempli d’adultes, où le goban et les pierres deviennent un lien qui invite des générations de joueurs à se rencontrer.
De superbes musiques
La bande son est une des raisons principales pour laquelle je vous recommande vivement de regarder l’anime plutôt que de lire le manga papier.
On pourrait se demander, comment diable les réalisateurs ont-ils réussi à rendre un jeu de plateau en tour par tour fascinant et palpitant à regarder ? La réponse passe en grande partie par les musiques composées pour l’occasion ! Elles retranscrivent à merveille les enjeux des parties, leur tension et les émotions des joueurs.
Plusieurs années plus tard peut-être que vous vous prendrez comme moi à les réécouter, et revivre à travers elles les aventures de Hikaru : ses victoires et défaites, ses désillusions, ses rencontres et ses amitiés – parfois éphémères –, ses sacrifices, ses doutes… Un régal !
Une source de motivation
Il ne va pas sans dire que HnG a fait découvrir ce superbe jeu a toute une génération de joueurs. Et il est très largement admis que ce manga a provoqué un boom de nouveaux jeunes joueurs dans les années 2000, en Asie, mais également en Occident !
Et pour cause, au delà du fait que ce jeu soit intriguant à première vue, on s’immisce vite dans la peau de Hikaru en tant que grand débutant. Ses premières interrogations deviennent les nôtres : qu’est-ce que ce jeu a de si intéressant pour que des gens comme Akira y déchaînent tant de passion ? Les réponses nous donnent nous aussi envie de découvrir ce monde fascinant, et voir la progression de Hikaru au fil de l’histoire, l’envie de nous dépasser pour devenir meilleurs.
Alors, qu’attendez-vous pour aller regarder ce super manga 🙂 ?
Chouette article!
J’ai fait un peu l’inverse de toi, j’ai commencé le go puis j’ai appris qu’il y avait un manga dessus (ça fait quelques jours). J’aurais juste aimé qu’il nous initie un peu plus comme beaucoup de manga de « sport » le font en nous apprenant les bases. Mis à part ça je trouve ça motivant! 🙂
Dans la version papier du manga, il y a des petites introductions aux règles du jeu entre les chapitres. Mais à par expliquer les règles, c’est compliqué d’aller plus loin sans y passer trop de temps. Je trouve que le manga donne juste ce qu’il faut pour donner envie au lecteur d’aller se renseigner lui-même quand il a fini de lire 🙂
Pour encore plus de dépaysement, les Chinois ont fait une adaptation filmée de Hikaru no go. Disponible gratuitement en chinois sous titré anglais sur Iqiyi